[Hrp/ texte flash-back, je raconte ici le moment où Edelweiss est partie de chez elle, ce sera en plusieurs parties. Je suis consciente d'avoir privilégié le psychologique au dépend de l'action mais bon...je suis pas la psy pour rien
rp fermé (merci d’avance à ceux qui le lirons en entier ^.^ et désolée si il y a des fautes d'orthographes j'y ai pas fait attention) ]Plic plocDehors il pleut…encore…J’entend les gouttes tomber sur le toit, martelant celui-ci de leurs milles petits poings. Je suis assise, dans un coin. Je ne réfléchit même pas…j’écoute tomber la pluie.
Dix sept ans déjà…une vie tranquille, ordinaire…ô combien trop ordinaire. Qu’ais-je fais, en dix sept ans? Qu’ais-je accompli? Rien, du moins, rien qui mérite d’être mentionné. Ah si…je suis née, et encore, c’est d’une banalité affligeante.
Plic plocMon destin semble tout tracé, il ne me reste plus qu’à le suivre, passivement…à fermer les yeux et à laisser couler la vie…à faire taire cette voix en moi qui répète inlassablement
Tu vaux pourtant mieux…Je suis si lasse. Lasse de lire dans les livres ou d’entendre conter les exploits des autres, pourtant, à la base, ni plus grands ni plus forts que moi. Lasse de voir les aventuriers, les héros, passer devant moi puis, après un signe de la main, s’en aller…me laissant là…avec des milliers de questions mourrant sur les lèvres.
Plic plocQuelles vies passionnantes ils doivent mener! Que d’étoiles brillent dans leurs yeux! Et quel empressement ont-ils de repartir lorsque, par nécessité, il leur arrive de faire halte quelque part.
Après le passage de l’un d’eux, il m’arrive parfois de me faire une épée d’un bout de bois et de rêver que je m’en vais guerroyer dans quelques coins encore inexplorés…pathétique.
Plic plocIl serait tellement plus facile pour moi d’être orpheline ou bien…fille d’un courageux guerrier tué en combat dont l’honneur serait à laver…ou encore jeune félys aux pouvoirs magiques endormis jusqu’alors qui soudain se réveilleraient…
Il serait alors évident que ma place est ailleurs, et je pourrais partir chercher l’aventure le coeur léger.
Mais comment fait-on, lorsqu’on est fille de ménagère et bâtarde, de surcroît? Sous quel prétexte puis-je me cacher pour prendre la route? L’ennui? Je ris d’avance à la réaction de ma mère.
« Tais toi donc, espèce de sotte…et tiens puisque t’es là viens m’aider, il faut terminer le repas »Plic plocBon au moins, je suis née félys…ça aurait pu être pire, j’aurais pu être troll…Quoique les trolls, au moins on les respectes, tandis que les « chats »…
Mais, à quoi bon ressasser tout ça, ça ne peut que me faire mal. Et puis, il est temps de dormir…la nuit, c’est le moment que je préfère, dans mes rêves, pendants quelques heures je ne suis plus moi. Si je pouvais ne pas me réveiller…
Plic plocIl pleut toujours, je ne sais pas pourquoi je suis éveillée, il fait pourtant toujours nuit noire.
Un bruit…en bas…Mon imagination cavale mais mon corps, lui, reste là. Je sens un courant d’air, une porte est donc ouverte…il fait froid, je remonte les couvertures sur moi…
Des voix…J’entend des hommes…ils sont plusieurs…maman, j’ai peur…
Des pas, un hurlement…Je suis paralysée, tétanisée, terrifiée. J’ai l’impression que mon cerveau fonctionne au ralenti. Je n’ose pas descendre alors je ferme les yeux…à m'en faire mal...
Le silence…Ca dure une éternité…plus rien, juste le bruit du vent et de la pluie dehors. J’ai toujours les yeux clos.
Plic plocC’est l’aube, la pluie ne s’arrête pas. Je suis toujours dans mes draps, je n’ai pas osé bouger. J’ai bien dû maudire mille fois ma lâcheté mais rien n’y fait. Je suis restée là.
Tu n’es qu’une pleutre!J’ai parlé à voix haute, sans même m’en rendre compte. Le son de ma voix me surprend, elle sonne étrangement dans le silence ambiant…toujours ce silence…je n’en peux plus, je me lève…
Plic plocJ’avance lentement, très lentement, je redoute ce que je vais découvrir…le plancher craque sous mes pas...je ne l’avais jamais remarqué avant…
Soudain, mon cœur se serre, j’ai un horrible pressentiment, j’accélère.
J’arrive dans la cuisine en courant, et là, horreur!
Tout deviens noir, je m’écroule…
Plic plocLorsque je reprend conscience, il est déjà tard, le soleil est à l’ouest…j’ai pourtant l’impression que cela n’a duré qu’une minute.
Tout est comme je l’avais vu, exactement.
Les murs sont rouges…rouges sang.
Les quelques meubles sont renversés, brisés.
Et une odeur acre a envahi la pièce…odeur de mort…Je vomis, je ne peux m’en empêcher.
Nulle part je ne vois ma mère. J’ai beau appeler, chercher, supplier, je ne la trouve pas…
Je ne la verrais jamais plus.
Plic plocElle doit être morte. Comment expliquer mon manque de tristesse? Je ne sais pas, je ne crois pas qu’elle m’ait jamais aimé, elle ne voyait en moi qu’une aide ménagère et attendait avec impatience le jour où elle me marierait, avec un bon parti.
Soudain, une évidence me frappe, je n’ai plus rien à faire ici…
Mes mouvements sont mécaniques, j’accomplis sans réfléchir les gestes que je m’étais vu faire tant et tant de fois en rêve. Mais là, je ne rêve pas… et sur ma joue, coule une larme. Je n’essaye même pas de l’essuyer, je la laisse couler le long de mon visage, et elle est bien vite suivie d’une autre et d’une autre encore, elles sont innombrables. Je m’affaisse, je pleure, je hoquette, mes yeux me brûlent et mon front s’embrase…
Plic plocMa besace faite, je passe la porte.
La pluie me fait du bien, elle me rafraîchit, me purifie
Je ne sais pas où je vais…